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Il est temps d’encourager un dépistage personnalisé ...

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Pourquoi je ne soutiens pas Octobre Rose (tout en soutenant les femmes touchées)

 

Chaque année, le mois d’octobre se pare de rose pour rappeler l’importance du dépistage du cancer du sein. Mais derrière les rubans, les affiches et les slogans, il y a une réalité dont on parle beaucoup moins : le business colossal des laboratoires et de l’industrie médicale, et l’efficacité contestée de la mammographie systématique.

 

Je tiens à le préciser : mon intention n’est pas de nier la souffrance des femmes atteintes d’un cancer du sein. Je leur adresse toute ma solidarité, mon respect et mon soutien. Mais soutenir les femmes, ce n’est pas forcément soutenir une campagne qui repose sur des méthodes inefficaces et parfois nocives.

 

 Le dépistage systématique : une efficacité remise en cause

 

De nombreux spécialistes et rapports internationaux ont montré que le dépistage systématique par mammographie ne réduit pas significativement la mortalité par cancer du sein.

 

Pr Bernard Junod, épidémiologiste (Université de Lausanne), a souvent rappelé que « le dépistage systématique provoque plus d’angoisses, de surdiagnostics et de traitements inutiles qu’il ne sauve de vies ».

 

En 2014, le Swiss Medical Board (commission indépendante en Suisse) a conclu, après analyse des grandes études, que « les bénéfices du dépistage systématique sont faibles et surestimés, tandis que les effets négatifs sont fréquents et sous-estimés ».

 

Une revue Cochrane (2013, Gotzsche & Jorgensen) estime qu’« il n’y a pas de preuve claire que la mammographie de masse diminue la mortalité globale », mais qu’elle augmente fortement les risques de faux positifs et de traitements lourds (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie) pour des cancers qui n’auraient parfois jamais évolué.

 

Même le British Medical Journal (BMJ) a publié plusieurs éditoriaux questionnant l’utilité d’un dépistage généralisé, rappelant que certains cancers agressifs se développent si rapidement qu’ils échappent à tout dépistage, alors que d’autres restent indolents et ne nécessiteraient pas de traitement.

En clair : un cancer fulgurant peut apparaître en quelques semaines seulement, ce qui rend la mammographie annuelle ou bisannuelle totalement inefficace pour le détecter à temps.

 

Les inconvénients trop souvent passés sous silence

 

Les rayons : chaque mammographie expose à des radiations, dont l’accumulation n’est pas anodine pour les tissus mammaires.

 

Les traumatismes physiques : l’écrasement du sein, surtout pour les fortes poitrines, est souvent vécu comme violent, douloureux et humiliant.

 

L’anxiété : le stress du dépistage, des faux positifs, des examens complémentaires et des semaines d’attente pèse lourd sur la santé psychologique.

 

Le surdiagnostic : jusqu’à 30 % des cancers détectés par dépistage seraient des tumeurs qui n’auraient jamais menacé la vie de la patiente, mais qui entraînent pourtant une cascade de traitements lourds.

 

Des alternatives plus respectueuses

 

Plutôt que d’imposer une mammographie systématique, il serait plus logique et plus respectueux de :

 

* Pratiquer une auto-palpation régulière (apprendre à bien connaître ses seins, leur texture et leurs variations normales)

 

* Consulter rapidement si l’on constate :

 

 Une boule palpable, un sein qui devient chaud ou douloureux,

une modification nette de l’asymétrie (un sein qui « pend » soudainement, un mamelon qui se rétracte, etc.), un écoulement anormal.

 

* Demander en première intention une échographie de contrôle (non irradiante, plus confortable), et réserver la mammographie aux cas de doute avéré.

 

Conclusion

 

Soutenir les femmes atteintes du cancer du sein, oui, mille fois oui.

 

Mais soutenir une campagne qui entretient la peur, génère des profits colossaux pour les laboratoires, et maltraite inutilement des millions de femmes, non.

 

Il est temps d’encourager un dépistage personnalisé, respectueux et conscient, basé sur l’écoute de son corps, les signes cliniques réels et les méthodes les moins invasives possibles.

 

Aimer nos corps, c’est aussi refuser qu’ils soient réduits à des statistiques et des protocoles systématiques.

 

Kelly Blossome



06/10/2025
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