COULEURS-DE-LA-VIE

Le manque de respect, pour moi, ce n’est jamais un hasard.

Ce n’est ni une maladresse, ni un dérapage.

C’est une décision. Peut-être pas toujours consciente, mais une décision quand même.

Quand quelqu’un me coupe la parole, c’est qu’il pense que ce qu’il a à dire vaut plus que ce que j’exprime.

Quand quelqu’un me parle mal, c’est qu’il se croit en droit de le faire.

Quand quelqu’un joue avec mes limites, c’est qu’il ne les a jamais réellement prises au sérieux.

Quand quelqu’un écrase ce que je ressens, c’est qu’il pense que mes émotions pèsent moins lourd que son confort personnel.

Le respect, pour moi, ce n’est pas une histoire de bonnes manières. C’est une question de valeur. Ça montre exactement la place qu’on me donne. Parce qu’on respecte toujours ce qu’on a peur de perdre.

Alors je me pose cette question : pourquoi certaines personnes n’ont-elles aucune crainte à l’idée de me perdre ? Pourquoi croient-elles pouvoir me traiter comme si j’étais remplaçable, acquise, silencieuse à vie ?

La vérité, c’est que le manque de respect ne recule jamais de lui-même. Il prend racine, il s’étire, il s’agrandit … jusqu’à ce que je dise stop. Parce que la première fois, c’était un test. La deuxième, une autorisation. Et la troisième … une habitude.

Moi, je ne quémande pas le respect. Je le fais comprendre. Pas en criant. Pas en pleurant. Encore moins en m’excusant d’exister.

Je le montre. Par mes décisions. Par mes silences choisis. Par mes absences définitives.

S’ils ne savent pas me respecter, alors ils apprendront ce que c’est que de vivre sans moi.

Ange Ferini