COULEURS-DE-LA-VIE

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Quand la bonne humeur rend altruiste…

   Ecouter sa musique préférée, trouver une pièce de 10 Euros par terre, s’imaginer en vacances au soleil…provoquent une humeur positive qui, selon certaines recherches, favorise les comportements d’aide.

 

Chaque année, les Téléthons des divers pays occidentaux connaissent un succès grandissant. Selon les psychologues, les principes d’organisation de ces manifestations se révèlent très efficaces pour influer sur notre humeur et favoriser les dons.

Pendant 24 h, vous entendez la chanson & les musiques de vos artistes préférés, ce qui vous met  d’humeur joyeuse.

 

Les témoignages des personnes malades provoquent votre empathie et votre sympathie, alors qu’elles vous demandent de l’aide et vous informent de l’utilité de vos dons.

 

A longueur de temps défilent sur l’écran toutes les adresses où vous pouvez envoyer de l’argent, ce qui réduit au minimum le coût de votre action.

 

Humeur joyeuse, empathie, sentiment d’utilité et coût réduit de l’action, tous les ingrédients sont réunis pour favoriser les comportements d’aide.

 

Des personnalités altruistes ?

 

A côté des facteurs émotionnels, certains psychologues considèrent que des variables de personnalité influent également sur les comportements d’aide. Ainsi, des études portant sur des personnes qui ont apporté leur aide à des accidentés de la route montrent que celles-ci ont en général un locus of control élevé (individus capables de prendre des décisions de manière autonome) ; qu’elles croient en un monde plus juste, se sentent plus responsables socialement et ressentent plus d’empathie vis-à-vis des autres que celles qui se sont abstenues de toute aide aux victimes.

 

 

Cet élément de participation intense à la vie en commun qui invite chacun à sacrifier tout son temps, toute son énergie, et même sa vie, pour tous ceux qui en sont partie prenante.

En peu de mots, on pourrait dire qu’il s’agit  de l’altruisme  s’exerçant en faveur de sa famille, de son église, de sa patrie, sous une forme extrême et, sous une forme modérée, envers des camarades ou des gens qui se trouvent dans une situation heureuse ou malheureuse. Pensons aux catastrophes naturelles, aux fêtes ou aux manifestations publiques, bref, aux situations où les gens font des sacrifices inattendus auxquels ils ne consentiraient pas s’ils étaient dans une situation normale.

 

Le propre de l’altruisme participatif est d’être un altruisme sans autrui. Il ne s’adresse pas à tel ou tel individu que l’on distingue de manière subjective, mais à la communauté dans son ensemble, quels qu’en soient les participants.

 

S’il y a un autre pour chacun, c’est bien le « nous » qui lie les membres de la  famille, les fils d’une même nation, les fidèles d’une église, etc., ce « nous » auquel on sacrifie et par lequel on se sent rehaussé.

 

On comprend du même coup que cet altruisme vise à soutenir un lien particulier, et qu’on ne peut pas vraiment le rompre.

Sortir de ce lien, même de manière temporaire, par l’exil, équivaudrait d’une certaine façon à cesser d’exister.

Car il s’avère, du point de vue psychique comme du point de vue culturel, qu’il est impossible de quitter sa nation, sa famille, ou parfois son église, comme on quitte un cercle professionnel, une association d’affaires, et même de rompre une liaison amoureuse.

 

Pour le simple motif qu’on n’a ni nation ni parents de rechange.

 

C’est pourquoi la meilleure façon, peut-être, de définir l’altruisme participatif est de dire que le soi et l’autre ne sont pas vraiment distincts. Ils se remplacent l’un l’autre en changeant constamment de position, comme les parents  & les enfants dans le cycle de la vie. Au point où est altruisme et amour se fondent, on ne sait plus distinguer ce que l’on fait « pour l’autre ».

 

Mais que recherchent les hommes lorsqu’ils établissent une relation d’aide entre eux ? Un certain degré de confiance est d’autant plus nécessaire que l’on est un étranger l’un à l’autre. C’est seulement à cette condition qu’ils peuvent être sûrs que le sens et les valeurs d’un geste seront appréciés par ceux qui en bénéficient.

 

Prenons le cas d’une personne qui fait un sacrifice en faveur d’une autre personne censée la payer en retour. Le sacrifice de la première établit un lien qui devra être confirmée par la reconnaissance de la seconde.

Il s’agit d’un lien de partage : partage de nourriture, d’argent, de connaissances, de moyens de toutes sortes, en cas de danger ou de détresse.

Or, la confiance qui naît dans toutes ces occasions peut s’accompagner de gratitude, de sympathie ou d’empathie du côté positif, de déception du côté négatif. C’est à ce propos que nous parlons d’altruisme fiduciaire, car ce que l’on fait en faveur de l’autre dépend du degré de confiance ou de méfiance que les individus perçoivent ou veulent établir entre eux.

La conséquence de tout ceci est que, du point de vue psychologique, les interactions sont abordées sous le signe de l’incertitude.

 

Qu’en est-il du geste initial pour lequel il n’y a pas de reconnaissance ? Peut-on parler d’altruisme en cas de déception ?

 

Considérons, par exemple, un voisin qui dépense son temps et son argent pour aider une personne malade et que celle-ci, une fois guérie, l’évite ou ne lui adresse même plus la parole. D’après notre définition de l’altruisme, le voisin a certainement accompli un acte altruiste.

Le fait que sa confiance ait été déçue n’a pas d’importance dans la mesure où l’altruisme est « de son côté ». Toutefois, la déception lui aura appris que l’alter n’est pas alter ego, un double de soi-même ; mais quelqu’un qui pense et agit de manière différente.

 

Dans un sens, il s’est déçu lui-même parce que sa démarche n’a pas été complètement altruiste. C’est cette vérité que l’on cache derrière le discours sur l’ingratitude des hommes.



23/01/2010
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