COULEURS-DE-LA-VIE

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Le Pardon est une Clé qui ouvre la porte de la Liberté Intérieure

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Mathieu avançait lentement sur le sentier qui menait à sa maison d’enfance. Il n’y était pas revenu depuis dix ans, et chaque pas semblait réveiller en lui des souvenirs enfouis. Le vent qui soufflait dans les arbres portait encore l’écho d’un passé qu’il s’était efforcé d’oublier. Pourtant, quelque chose en lui l’avait poussé à revenir. Peut-être était-ce la lettre qu’il avait reçue deux semaines plus tôt, une missive inattendue de la part de Julien, l’homme qu’il considérait comme son pire ennemi.

 

Julien. Rien que ce nom suffisait à raviver une douleur sourde dans la poitrine de Mathieu. Ils avaient grandi dans le même village, fréquenté la même école, mais leur relation n’avait jamais été amicale. Au contraire, Julien l’avait harcelé pendant des années, profitant de sa force physique et de son charisme pour s’assurer que Mathieu reste toujours en bas de l’échelle sociale. Insultes, humiliations, et même agressions physiques avaient marqué son adolescence. Et un jour, alors qu’il avait seize ans, après une altercation particulièrement violente, Mathieu avait juré qu’il ne pardonnerait jamais à Julien.

 

Cette haine, il l’avait portée comme une armure en quittant le village. Elle était devenue une partie de lui, alimentant sa détermination à réussir, à prouver qu’il valait mieux que ce que Julien avait essayé de lui faire croire. Mais aujourd’hui, alors qu’il relisait la lettre où Julien demandait à le voir, il se sentait plus fatigué que triomphant. L’homme qui lui avait causé tant de tort disait être malade et voulait lui parler avant qu’il ne soit trop tard.

 

Mathieu arriva devant une petite maison en pierre, celle où Julien vivait désormais. Il hésita une seconde avant de frapper à la porte. Un homme frêle, à peine reconnaissable, ouvrit. Julien était méconnaissable : ses joues étaient creusées, ses cheveux grisonnants, et ses yeux, autrefois si pleins d’arrogance, semblaient éteints.

 

— « Mathieu… merci d’être venu, » dit Julien d’une voix rauque.

 

Ils s’assirent dans un salon modeste, entourés de silence. Julien baissa les yeux, incapable de soutenir le regard de son ancien camarade.

 

— « Je sais que je n’ai aucun droit de te demander cela, mais je voulais m’excuser. Pour tout. Pour les années où je t’ai fait du mal. J’ai été un monstre, et je le regrette profondément. »

 

Mathieu resta figé. Ces mots, il avait attendu de les entendre pendant des années. Mais maintenant qu’ils étaient prononcés, ils ne lui apportaient pas la satisfaction qu’il avait imaginée. Au contraire, ils remuaient en lui une douleur qu’il croyait éteinte.

 

— « Pourquoi maintenant ? » demanda-t-il finalement, sa voix plus dure qu’il ne l’avait voulu.

 

Julien soupira, ses épaules s’affaissant sous le poids de ses regrets.

 

— « Parce que je n’ai plus beaucoup de temps. Le médecin m’a diagnostiqué un cancer en phase terminale. Je veux partir en paix, mais je ne peux pas le faire sans au moins essayer de réparer ce que j’ai détruit. »

 

Mathieu sentit un mélange de colère et de compassion monter en lui. Il avait rêvé de ce moment où Julien reconnaîtrait ses torts, mais il n’avait jamais envisagé ce scénario. Son premier instinct était de partir, de laisser Julien avec ses remords. Mais quelque chose le retint.

 

Ils parlèrent longtemps. Julien raconta son propre passé, les pressions qu’il avait subies de la part de son père, un homme violent et autoritaire, et la façon dont il avait reporté sa propre souffrance sur les autres, Mathieu en tête. Cette confession n’effaçait rien, mais elle apportait un éclairage nouveau sur les événements.

À la fin de la conversation, Julien demanda timidement :

 

— « Est-ce que tu peux me pardonner ? »

 

Mathieu resta silencieux, le regard fixé sur ses mains. Pardonner à Julien ? Après tout ce qu’il avait enduré à cause de lui ? La haine qu’il avait cultivée pendant des années semblait soudain inutile, comme une chaîne qu’il s’était imposée lui-même. Il réalisa que cette rancune l’avait emprisonné, l’empêchant de tourner la page et de vivre pleinement.

 

Il leva les yeux et répondit d’une voix calme :

 

— « Je te pardonne, Julien. »

 

Ces mots, bien qu’hésitants, apportèrent une légèreté inattendue à son cœur. Julien éclata en sanglots, et pour la première fois, Mathieu vit non pas un ennemi, mais un homme brisé, cherchant désespérément la rédemption.

 

Les semaines qui suivirent furent un tournant pour Mathieu. Pardonner à Julien ne signifiait pas oublier ou excuser son comportement, mais cela lui permettait de se libérer de l’emprise de son passé. Il rendit régulièrement visite à Julien, partageant des souvenirs et des discussions sincères. Et lorsque Julien s’éteignit quelques mois plus tard, Mathieu ressentit une paix qu’il n’avait jamais connue.

 

En quittant le village pour la dernière fois, Mathieu regarda les collines familières avec un sourire. Il avait découvert que le pardon n’était pas un cadeau pour l’autre, mais un acte de libération pour soi-même. En pardonnant, il avait enfin brisé les chaînes qui le retenaient.

 

La leçon à tirer :

 

Pardonner ne signifie pas excuser ou oublier, mais se libérer de la haine et du poids du passé. En pardonnant, nous ne changeons pas seulement la relation avec l’autre, mais aussi la relation que nous entretenons avec nous-mêmes. 

 

Source Inconnue

 

 



17/12/2024
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