La guerre du bleu.
Durant l'Antiquité et le haut Moyen Age, le monde des couleurs était structuré par une double opposition :
blanc - noir & blanc – rouge.
Le rouge était alors la couleur par excellence, lumineuse et saturée, celle dont les pigments tenaient le mieux.
Mais à partir du XIIIe siècle, le rouge eut affaire à forte partie, au bleu, qui finit par s'imposer. Mais dans les domaines les plus sacrés, cette couleur devint emblématique : le manteau de sacre des rois de France arbora le bleu ; on constate aussi que la Vierge Marie fut alors représentée en bleu & blanc.
Ce phénomène qui devint très vite symbolique est avant tout la conséquence d'une avancée technique : on découvrit à ce moment des colorants chimiques qui permirent d'obtenir des bleus denses et saturés grâce à une plante bientôt cultivée partout : la guède.
Dans ce combat entre la garance (teinture rouge) et la guède, nul doute sur le vainqueur : c'est le bleu.
Mais il ne faut pas s'y tromper, il y a bleu et bleu. Entre le "bleu roi", conquérant & lumineux, et les tons délavés d'un "bleu de travail", on découvre en quelques sorte l'ambivalence de cette couleur.
D'un côté la couleur du roi de France, la symbolique de l'aristocratie (le fameux "sang bleu" !), de l'autre une variante du noir, à peine moins austère, avec les blasers chics, les uniformes bleu marine, les vêtements ouvriers et même les "blue-jeans".
Ce bleu sombre, substitut du noir, reste une sorte de couleur utilitaire qui domine aujourd'hui encore lorsqu'on observe une foule à majorité masculine. Moins "triste" que le noir, elle est finalement passe-partout...
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