Le brun : Quand l’armée annonce la couleur…
C’est peut-être pourquoi le brun exerce sur nous une sorte de répulsion & de fascination à la fois. Certaines nuances chaudes sont notamment appréciées dans la mode : rehaussées par un bijou, une teinte plus vive, jaune ou orange, elles mettent en valeur un teint clair, un maquillage lumineux.
Cependant, d’autres variations ternes semblent sales et rappellent désagréablement les ordures & les excrétions : le fameux « caca d’oie » n’est pas vraiment seyant.
Mais ces teintes sont aussi associées aux uniformes & aux armées. Les chemises brunes des nazis, toutes les variantes du kaki (mot hindi qui signifie « couleur de poussière ») et enfin toutes les tenues de campagnes ou de camouflage restent liées à un certain malaise qui nous pousse justement à n’utiliser les bruns qu’en association avec des couleurs chaudes & gaies qui en contrebalancent les effets négatifs.
N’oublions pas cependant le charme du sépia. Cette matière colorante que l’on tire de la seiche est utilisée dans le dessin & le lavis. Elle donne des résultats raffinés, elles est finalement pour nous associée au passé et à la nostalgie. C’est ainsi que nous imaginons les photos jaunies par le temps, les souvenirs anciens. Le cinéma a parfois recours au sépia pour marquer un retour en arrière, un flash-back. L’élégance du sépia vient du sens de la nuance qu’il introduit : le noir n’est plus noir, le blanc devient crème, plus rien n’est tranché, dur, blessant. C’est comme si le temps estompait la cruauté des souvenirs.
Le brun est ainsi une sorte de couleur de deuil, triste, mais doucement & délicieusement triste, une réconciliation avec la mort.
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