Les Doulas, pour les bébés, les mamans…
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La grossesse et l'accouchement soulèvent de nombreuses
questions et peuvent bouleverser la vie d'un couple.
Il est possible de se faire accompagner par des doulas,
accompagnatrices non médicales
dont la présence se veut rassurante.
Frédérique Horowitz.
Doula dans le Tarn-Aveyron
Le terme Doula définissait dans la Grèce antique l'esclave, qui servait sa maîtresse dans tous les aspects de sa vie, y compris pendant ses grossesses et ses accouchements.
Le mythe de Galathée, la doula qui permit la naissance d'Héraclès, est fondateur pour le côté "protectrice" de la femmes en couches.
Partout dans le monde les femmes se regroupent pour soutenir la femme pendant l'enfantement. en Angleterre, on retrouve des récits anciens de God siblings (sœurs devant Dieu), qui préparaient la chambre, les tisanes, massaient la femme et la réconfortaient pendant les naissances. Elles secondaient les sages-femmes et restaient auprès de la mère dans la période postnatale.
Plus récemment, le terme de doula a été utilisé par des chercheurs (Marshall Klaus et John Kennel) qui ont effectué des études approfondies sur les effets de la présence aux côtés des parturientes d'une femme ayant déjà accouché. Ils ont nommé ces femmes les doulas, terme désignant aujourd'hui les femmes qui proposent un accompagnement non médical des mères et des couples pendant la grossesse, la naissance et la période postnatale.
En France, les doulas ont commencé à se regrouper en 2003. L'association Doulas de France, qui compte aujourd'hui 180 adhérentes, dont 63 doulas en exercice, 60 apprenties et une quarantaine en formation, (possible variante dans les chiffres à ce jour) œuvre à leur reconnaissance dans le paysage périnatal français.
Quelle place pour les doulas ?
L'apparition des doulas n'est pas le fruit du hasard, elle résulte d'une demande grandissante des parents de plus d'écoute, de proximité et d'humanité dans l'accompagnement de la période périnatale.
Avec l'avènement de l'obstétrique moderne, plus de vies ont été sauvées mais le principe de précaution, poussé parfois à l'absurde, a rendu le suivi des grossesses de plus en plus anxiogène pour les femmes.
Or les femmes d'aujourd'hui sont éduquées, informées, elles veulent reprendre la main sur leur propre grossesse et l'accouchement, elles ont fait des choix, ont besoin de se sentit soutenues. En faisant appel à une doula, elles auront auprès d'elles et de leur compagnon une personne de confiance, qui les connaîtra intimement et sera présente, si c'est leur souhait et que l'équipe médicale en est d'accord, tout au long du travail de l'accouchement et les jours suivants la naissance.
La simple présence de la doula rassure, redonne à la femme la confiance perdue en ses propres capacités à porter, mettre au monde, nourrir son enfant.
Sa place est également auprès du père. Les pères d'aujourd'hui subissent une énorme pression sociale, ils doivent à la fois rester des compagnons compréhensifs pendant la grossesse, soutenir sans ciller leur femme pendant le travail de l'accouchement et les épauler si elles souhaitent allaiter.
C'est beaucoup leur demander, et ils peuvent s'en trouver déstabilisés. Pendant la grossesse, nombreuses sont les questions qu'ils n'osent pas poser, ou qu'ils n'ont tout simplement pas le temps de poser au médecin lors des visites prénatales. Le père reste avec ses questionnements sur les aspects pratiques de la naissance : à quoi ressemble une salle de naissance, comment pourra-t-il aider sa compagne, que lui dire quand elle passe par des phases de déprime incontrôlées ?
Lors des séances de grossesse, la doula se rend au domicile des parents, pendant 2 ou 3 heures, elle va entendre toutes les peurs, les ras-le-bol, les incompréhensions et parfois les idées reçues que les parents ont sur cette période. En répondant aux questions non médicales, elle rassure le couple, lui redonne ses pouvoirs de décision et sa responsabilité quant à ses choix pour le jour J. Elle accompagne la préparation du projet de naissance en donnant des informations concrètes sur les pratiques courantes des maternités de son secteur.
Les parents qui souhaitent un accouchement à domicile seront orientés vers une sage-femme le pratiquant. En aucun cas une doula ne peut être présente seule lors d'un accouchement à domicile, c'est clairement indiqué dans la charte de l'Association Doulas de France, les doulas n'ont pas vocation ni compétence à effectuer la surveillance médicale du travail de l'enfantement.
Si les parents ont besoin d'en savoir plus sur tel ou tel aspect de la grossesse et de l'accouchement, elle leur donne accès à une information claire et scientifiquement justifiée. En revanche, elle n'interfère aucunement avec les prescriptions médicales données. Par exemple la doula n'a aucune capacité à interpréter des analyses ni à donner son avis sur telle ou telle prescription, par contre elle pourra donner des liens vers des sites Internet, en préférant les sites labellisés Heath On Net ou Organisation mondiale de la santé (OMS).
Concrètement, elle fait quoi ?
Cela semble difficile à admettre dans un monde où on doit faire pour exister, mais le rôle de la doula est essentiellement de l'ordre de l'être. etre là, présente, disponible pour les parents, qui peuvent l'appeler à toute heure, la rencontrer à des horaires qui leur conviennent, qui peuvent faire confiance à sa discrétion, sa compréhension.
Pendant la grossesse, la doula est surtout une oreille bienveillante, pendant l'accouchement, elle est aussi une main qui ne lâche pas, une épaule qui soutient, des bras pour s'accrocher, un regard qui rassure. En postnatal, elle est une mère d'expérience qui partage ses connaissances des débuts de vie avec un nourrisson.
L'épreuve de l'accouchement a été tellement médicalisée, stérilisée, qu'on en oublie trop souvent les aspects sociaux, initiatiques de l'expérience. c'est un maelström de sentiments, de sensations, de peurs ancestrales qui sont réveillées par les douleurs des contractions utérines, comme un phare dans la tempête, elle là, juste pour donner sa confiance.
Elle connaît bien sûr les gestes simples qui soulagent, rouler le bassin sur un ballon, se suspendre, souffler ensemble, caresser les cheveux, les femmes ont toujours su faire ça ! Elle propose au père d'y participer si tel est son souhait, si au contraire il est mal à l'aise et fait augmenter le niveau de stress de la scène de naissance, il pourra aller respirer dehors sachant que sa femme n'est pas seule, et revenir plus fort pour la soutenir à nouveau.
Par rapport au personnel médical de la maternité, la doula est tenue à la plus grande discrétion, il n'est pas question pour elle d'interférer avec les instructions des sages-femmes ou des médecins, elle doit rester en retrait, ne pas les gêner dans leurs gestes ni donner d'indications contraires à la femme. Idéalement, elle parle peu, ou pas, c'est sa présence qui est importante, pas ses actes.
Elle ne quitte pas la femme au cours de l'enfantement, sa présence en continu est un gage de la qualité de son travail, que l'accouchement dure 2 ou 30 heures, elle reste là, et ne quittera la maternité qu'une fois qu'elle sentira que le lien avec le bébé est en train de se créer, qu'il est temps de laisser les parents faire seuls la rencontre tant attendue avec leur nouveau-né.
Les jours suivants, elle s'assurera que la mère va bien, émotionnellement parlant, elle entendra les nouvelles angoisses, les nouvelles douleurs, les inquiétudes naturelles des parents. Au retour à la maison, elle pourra soutenir les débuts de l'allaitement, rassurer sur la normalité des nuits hachées, des pleurs du bébé, des incertitudes de la mère.
En restera disponible pour les parents pendant la durée prévue dans leur contrat, en général 2 à 3 mois après la naissance.
Souvent les doulas animent des groupes de parole de parents, leur permettant ainsi de rencontrer d'autres personnes traversant les mêmes phases de leur existence, de partager, de se soutenir dans les moments de doutes inévitables. Que ce soit autour de l'allaitement, de l'éducation, du portage des bébés, ces groupes brisent l'isolement, sont des espaces de respiration pour les mères, les couples en apprentissage de la parenté.
Comment choisir sa doula ?
Sur le Site de l'Association vous trouverez un répertoire des doulas en formation et en exercice. La 1ère rencontre doit être gratuite, elle vous permet de faire connaissance et, si vous le souhaitez, d'en rencontrer plusieurs avant de faire votre choix. Il n'existe pas de modèle unique de doula, c'est un métier de la relation, de service à la personne. Toutefois les doulas inscrites à l'annuaire de Doulas de France ont signé la charte de déontologie qui donne un cadre à cette profession naissante.
Les tarifs sont fixés à l'avance, par contrat, en accord avec le couple, soit à la séance, entre 40 et 70 €, soit selon un forfait, de 400 à 700 €, qui inclut 5 à 7 séances de 2 heures minimum, et la présence en continu pendant l'accouchement.
Certaines doulas proposent des services annexes comme le belly cast, empreinte en plâtre du ventre de la femme en fin de grossesse, un blessing way rituel d'origine amérindienne qui regroupe autour de la future mère ses amies qui vont lui formuler leurs vœux pour la naissance à venir, ou encore du chant prénatal, des séances d'initiation au toucher tendresse avec bébé, ou un rebozzo, rituel de tradition mexicaine qui referme symboliquement la période prénatale.
Il n'y a pas de moment particulier pour prendre contact avec une doula, certaines le font dès l'annonce de la grossesse, d'autres bien plus tard. Si vous souhaitez sa présence à l'accouchement, il est toutefois souhaitable de s'être rencontrées, avec le père s'il sera présent aussi, au moins 2 fois avant la naissance afin de tisser les liens indispensables à la confiance mutuelle pour le jour de la naissance.
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