COULEURS-DE-LA-VIE

« Mon père n’a jamais été en mesure de dire « Je t’aime », mais ce n’était pas nécessaire. Son ‘je t’aime’ était au petit matin quand le froid pousse les os et qu’il était déjà debout, dans ce chapeau qu’il portait tous les matins avant de sortir et entre ces mains fermes qui avaient toujours quelque chose à faire.

Un "je t'aime" de papa ne s'entend pas, il se sent. C'est dans ces mots qui semblent réprimander, mais qui font attention, dans cette étreinte maladroite qu'il donne quand il sait que quelque chose te fait mal, et dans cette façon de tout réparer, sans rien demander en retour.

C'est un amour ferme, comme un arbre bien planté. Il ne craque pas, il n'hésite pas, et même s'il semble parfois silencieux, il est toujours là, à te soutenir, à te protéger.

Parce qu'un « je t'aime » de papa ne se crie pas, il se prouve, et si tu sais bien regarder, tu le trouves dans tous les détails, même dans les plus petits. ”

Mohamed Boussenna