COULEURS-DE-LA-VIE

Avide, avare, sont des termes issus du mot avidus ; tel est l’homme désirant posséder avec avidité de l’argent soit pour satisfaire ses passions, soit pour « se savoir riche ».

Les nations, comme les êtres humains, sont aujourd’hui reconnues comme étant des pays riches ou des pays pauvres. Les monnaies sont des moyens légaux de paiement  permettant les échanges ; de plus, elles sont cotées en bourse, et cela entraîne les spéculations financières. La vie économique de la Terre repose actuellement sur ce système.

La maître tibétain D.K. dans le livre d’Alice Bailey, l’état de disciple, nous parle de ce problème en ces termes :

 « Toute la question de l’argent est actuellement l’une des grandes difficultés rencontrées par les hommes qui manquant de simplicité. Cette difficulté est due à une compréhension erronée, en cours depuis des générations, et cela a  amené les individus, même les personnes les plus dévouées, à la voir sous la fausse lumière d’un mirage. »

L’attitude de l’humanité à l’égard de l’argent est fondée sur la cupidité, l’âpreté de posséder des biens, la jalousie envers les nantis et les innombrables désirs de type matériel. Par ailleurs, un besoin déchirant de nourriture connu par certains peuples est le résultat d’attitudes erronées. Ces dernières produisent les conditions économiques désastreuses que nous trouvons ici et là, dans le monde entier. Ce sont là des effets instaurés par l’homme, lui-même, au fil du temps.

La libération du monde viendra de la régénération apportée par une idée plus juste de l’agent, entraînant un changement d’attitude de tous sur ce sujet. Si cela ne se produit pas, des conditions désastreuses s’établiront et les monnaies, telles que nous les connaissons, disparaîtront de la planète.

Un autre moyen devra alors être trouvé pour faire face à la situation créée.

Nous devons l’espérer et rester positifs, cette nécessité ne se présentera pas inévitablement, mais il est important de modifier l’attitude mentale de l’humanité à l’égard de l’argent. Il doit être considéré maintenant comme un « avoir spirituel collectif ». Une responsabilité partagée doit amener à le comprendre comme l’un des moyens permettant d’accomplir le vrai travail mondial.

Les dévas sont les gardiens de cette énergie, ils ont pour tâche d’assumer une bonne répartition, faisant ainsi disparaître toutes craintes et peurs. Elles doivent être remplacées par une juste compréhension, amenant le nécessaire partage d’une manière équitable.

(Un deva ou déva (देव en devanāgarī) désigne à l'origine dans la religion védique une puissance agissante qui se manifeste dans les phénomènes naturels et mentaux, qui n'est ni ontologique, ni personnelle, ni symbolique, ni surnaturelle -car la conception védique du monde s'apparente au monisme-.

Actuellement les nations s’accrochent aux richesses matérielles par crainte de l’avenir, cela provient du manque de confiance des uns vis-à-vis des autres. C’est cette mentalité qu’il faut changer. La clé de la juste manière de dépenser l’argent, c’est-à-dire sa correcte utilisation, peut être résumée dans l’énoncé suivant :

« Dans le passé il a pourvu aux besoins de leur famille ; dans l’avenir il devra subvenir aux besoins de groupes, eux-mêmes étant ouverts aux besoins du monde. Jusqu’à maintenant chaque homme s’est efforcé d’agir comme un aimant afin d’attirer à lui de quoi satisfaire ses désirs, ou ses besoins, comme il le concevait. Utilisant à ces fins ses activités et son travail, lorsque l’influence personnelle ou l’éducation reçue ne suffisait pas, il avait recours aux transactions financières, ou autres moyens. »

Maintenant les groupes vont devoir agir comme des aimants, étant pour cela essentiellement animés par un véritable amour de type universel. Cette pensée claire des besoins du monde et l’amour pour tous, sont capables de créer le nécessaire pouvoir magnétique, sont les moyens à utiliser consciemment, et ils attirent l’argent s’ils se manifestent simultanément. Autrefois cette nécessité n’a pas toujours été reconnue, bien qu’elle ait été pressentie, mais il demeurait le mirage de l’argent et l’illusion du monde à son sujet. L’égoïsme visait surtout à la demande de choses matérielles, souvent superflues, de choses qui n’étaient pas nécessaires à la santé ni au bien-être. La force magnétique alors utilisée avait une motivation égoïste ; ce processus poursuivi pendant très longtemps a conduit à la présente et désastreuse situation financière sur toute notre planète.

L’argent est la manifestation de l’énergie du 3^ème rayon : toutes les énergies cosmiques peuvent être utilisées de diverses manières, étant elles-mêmes des forces impersonnelles et aveugles. On peut les employer d’une manière soit égoïste, soit désintéressée ; en cela réside la principale différence. Le motif juste, allié à la pensée créatrice, développe le pouvoir magnétique de tout individu et, surtout maintenant, de tout groupe compréhensif placé au centre d’un réel besoin. Il faut déterminer le motif, et veiller à ce que l’idéal et l’unité dans l’amour de groupe dominent, tout en faisant preuve d’adresse dans l’action. Cela implique une méditation préliminaire correcte, puis une pensée bien orientée et maintenue généreusement.

En agissant ainsi chaque être humain conscient peut déjà le constater, tous les besoins d’argent ayant un mobile positif et altruiste, c’est-à-dire impersonnel, sont pourvus ;  les besoins personnels justes sont toujours naturellement inclus, et de cela il ne faut pas douter !

Tiré du livre / Le Nouvel Age

Renée-Pascale PROVOST