Au commencement était le blanc.
Au commencement était le blanc.
Le blanc a toujours connu un curieux destin. Tantôt on le considère comme une non-couleur, tantôt comme la somme de toutes. Toujours gouverné par l’ambivalence, il exprime à la fois l’origine & la fin, la naissance et la mort. Dans notre monde contemporain, le blanc a toutefois perdu de son aspect néfaste et symbolise davantage le clame & la pureté. Autant de valeurs sûres dont les spécialistes de marketing se sont empressés de tirer parti…
Le soleil ne perce pas encore. Une pâle lumière enveloppe la campagne…Pour la plupart des peuples, le blanc est avant tout la couleur de l’aube. Et c’est à partir de cette observation de la nature que s’est fondée une grande partie de sa valeur symbolique. Le premier matin, empli de promesses du jour, réunit ces instants magiques où rien n’est encore accompli, où tout reste à créer comme se plait à le rappeler le peintre russe Wassily Kandinsky : « Le blanc regorge de possibilités vivantes. C’est un rien, plein de joie juvénile…Un rien avant toute naissance, avant tout commencement ».
Il est donc logique que les notions de pureté, d’innocence soient traditionnellement rattachées au blanc. Toutefois il ne s’agit pas de la pureté des choses bien réelles, mais plutôt de la virginité de toutes celles qui n’ont pas encore été réalisées.
La plupart des utilisations du blanc témoigne d’ailleurs de ce potentiel, de cette énergie en devenir. Ainsi le blanc se veut le symbole des premiers jours de la vie, comme en témoigne la blancheur du lait maternel.
Dans le même esprit, il demeure également la couleur traditionnelle des robes de mariées, ou plutôt de celles qui vont vers le mariage. Car une fois l’union réalisée, l’usage du blanc disparaît.
Rappelons d’ailleurs que cette tradition de la robe blanche date seulement de la fin du XVIIIe siècle. Auparavant, les fiancées n’avaient pas à faire montre ainsi de leur virginité. Elles se devaient avant tout de revêtir leur plus belle robe, traditionnellement rouge à cause de l’éclat de cette teinture, réputée inaltérable.
C’est seulement à partir du siècle dernier que les tenues de mariées devinrent immanquablement blanches, en signe d’innocence & de pureté. Cette coutume a d’ailleurs la vie dure et, hormis le jour de son mariage, aucune femme ne s’habille en blanc des pieds à la tête, sous peine de passer pour une oie blanche…Les sous-vêtement, eux, connurent une évolution à contrario.
Obligatoirement blancs jusqu’au XIXe siècle en signe d’hygiène, ils arborèrent des couleurs disons…plus coquines, vers 1850 seulement.
Symbole de l’initiation par excellence, le blanc est indissociable de la dimension religieuse. Il reste ainsi la couleur dévolue aux baptêmes et aux communions, et ceci depuis les premières heures du christianisme. Initiatrice, la couleur blanche devient naturellement la couleur de la révélation. Ainsi, tous ceux qui se sont rapprochés de Dieu arborent une auréole de lumière, somme de toutes les couleurs. Si aujourd’hui encore le blanc reste empreint d’un caractère religieux, la notion d’apprentissage se retrouve également dans notre quotidien.
Ainsi, la piste blanche pour le ski comme la ceinture blanche au judo sont réservées aux néophytes !
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