Ecouter le ronron du chat, un traitement au poil !
Grâce à son ronronnement, un chat peut nous aider à guérir nos états émotionnels et même physiques : il nous apaise, nous déstresse, soigne nos insomnies et chasse nos idées noires ! Un vrai thérapeute pour tous à la maison.
Ronronthérapie : l’expression peut paraître … ronronnante, et pourtant, c’est très sérieux. Vétérinaire à Toulouse, J. Y. Gauchet a développé en France cette méthode afin d’aider les stressés, les insomniaques & les anxieux.
Basse fréquences. J. Yves Gauchet a découvert le pouvoir du ronronnement du chat un peu au hasard, voici 10 ans , en lisant une étude de l’association Animal Voice qui démontrait que le chat se remet plus vite que le chien de séquelles laissées par des fractures ou des lésions, et qu’il résisterait mieux aux situations grâce au ronronnement qu’il émet. Pour vérifier les effets de ce doux bruit sur l’homme, le médecin l’a ensuite testé auprès de 250 personnes. Toutes ont déclaré s’être senties plus détendues et s’être endormies plus vite qu’en temps normal.
« Quand l’organisme lutte contre des situations pénibles, comme le stress, le ronronnement du chat, qui vient du larynx, émet des vibrations sonores apaisantes & bienfaisantes, amplifiées par sa cage thoracique, un peu comme le fonctionnement d’un violoncelle avec sa caisse de résonance, explique-t-il.
Le ronronnement émet des fréquences sonores basses, comprises entre 20 et 50 hertz, l’homme les perçoit par son tympan, mais aussi par les corpuscules de Pacini, des terminaisons nerveuses situées au ras de la peau qui transmettent des messages de bien-être, de détente & de relaxation à notre cerveau. Ecouter le ronron du chat entraîne une production de sérotonine, l’hormone du bonheur, impliquée dans la qualité de notre sommeil & de notre humeur. Il agit comme un médicament antistress sans effet secondaire. »
Effet multiples. Les basses fréquences dont il est question ici sont bien connues. Elles sont utilisées par les compositeurs de musique de films pour créer des émotions, mais aussi par les kinés, les orthopédistes, et en médecine de sport pour réparer les os brisés, et les muscles lésés, consolider les fractures et accélérer la cicatrisation.
« A fracture égale, le chat se rétablit 3 fois plus vite que tout autre animal » assure la journaliste Véronique Alache. Spécialiste des sujets de santé et auteur de « La ronronthérapie », elle confirme que le ronronnement du chat est un « puissant antistress », mais aussi qu’il « régule la tension artérielle, renforce les défenses immunitaires et est un soutien psychomoteur ». Des dires fondés notamment sur les résultats d’une étude menée dans les années 1950 par le corps médical américain.
Contre les allergies. Dans la même veine, on peut encore citer les résultats d’une autre étude, réalisée pendant 7 années par l’Américain Dennis R. Ownby, responsable de la section allergologie & immunologie de l’université de Géorgie. Ses travaux lui ont permis d’observer que la mise en contact précoce d’enfants avec des chats diminue l’incidence d’asthme et allergies de toutes sortes, puis de conclure qu’en étant quotidiennement au contact de chats, on s’expose à des molécules connues pour leur efficacité protectrice du système immunitaire.
Pour Joël Dehasse, vétérinaire comportementaliste bruxellois et auteur de plusieurs ouvrages sur les chats, considérer que le ronronnement des chats a des vertus thérapeutiques est une bonne hypothèse de départ. « De nombreuses observations tendent à l’étayer », assure-t-il.
Des études à préciser. « Le chat serait capable de repérer notre détresse grâce aux phéromones que nous émettons, et il s’appliquerait à nous débarrasser de nos énergies négatives, même s’il ronronne d’abord pour son propre confort. » Joël Dehasse dit tout de même attendre « les études scientifiques pour confirmer les effets bénéfiques du ronronnement sur l’homme ».
« A l’heure actuelle, la physiologie du ronronnement sur l’homme reste encore mystérieuse ; nous savons que l’hypothalamus et les endorphines qu’il secrète sont en lien direct avec le ronronnement mais nous ignorons si ce sont les endorphines qui produisent le ronronnement ou si l’inverse. »
Quoiqu’il en soit, si vous êtes anxieux ou stressé, pensez à adopter un petit félidé pour profiter des bienfaits de son ronronnement. Car le chat nous guérit aussi – surtout ? – par les caresses que nous lui prodiguons ou les contacts physiques qui nous lient à lui. A travers eux, nous ressuscitons les premiers câlins avec notre mère. C’est en tout cas l’opinion de nombreux psychologues.
Des responsables de maison de repos ou de retraite n’hésitent pas à accepter les chats car ils ont pu constater qu’ils réconfortent les résidents et les aident à l’endormissement. Le Japon a même inauguré les premiers « bars à chats », où chacun peut venir se détendre.
Trente minutes de ronronnement. Vous n’aimez pas les chats ? Il vous reste la possibilité d’acquérir le CD « Détendez-vous avec Rouky ». Trente minutes de ronronnements enregistrés par Jean-Yves Gauchet.
Une belle séance de relaxation en perspective, même si ça ne vaut pas une vraie boule de poils avec ronrons à la demande …
Luc Ruidant
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