Une méthode pour contrôler la colère.
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La colère brusque est une réaction émotionnelle destinée à masquer certaines faiblesses et à se protéger de celui qui a « mis le doigt dessus ».
« Un moment de colère contenue, c'est 100 jours d'ennuis et de regrets évités », dit un proverbe chinois.
Un autre proverbe arabe, rappelle que :
« Il y a 3 choses que l'on ne peut rattraper : la flèche une fois lancée, l'occasion une fois manquée, et la parole une fois prononcée »
C'est pourquoi, à défaut de pouvoir rattraper l'irrattrapable, il faut apprendre à enrayer la montée de la colère dès qu'on la sent monter.
Pour cela, on peut mettre en œoeuvre le petit rituel suivant :
1 ) Se mordre les lèvres : ce premier réflexe constitue un rappel à soi, et permet d'éviter l'explosion de la colère, l'échappement de mots « dépassant la pensée »
2 ) S'asseoir & s'adosser : le fait de s'asseoir sur une chaise ou par terre constitue un mouvement inverse à celui de la colère, qui fait monter de la chaise ou le mur a pour effet de détendre les muscles, que la colère a tendance à faire se contracter ;
3 ) Faire 3 à 10 respirations profondes, jusqu'à ce que l'on sente que la colère est un peu calmée : là encore, l'intérêt est double.
Respirer profondément active l'énergie du Poumon, qui agit en descente et s'oppose à la montée de l'énergie du Foie produite par la colère ; l'autre avantage, c'est que les quelques de secondes consacrées à ce rituel donnent à la personne le temps de réfléchir, d'analyser la situation (« a-t-on bien agi ? mérite-t-on ce qu'on nous reproche ? respecte-t-on le droit fondamental des autres ? » etc.)
Meng Zi (372 - 289 av J.C.) disait à ses élèves :
« Si quelqu'un vous gifle dans la rue, posez-vous d'abord des questions sur vous-même ! »
En effet, si notre premier réflexe, avant de répondre à une agression, est de nous demander en un éclair : « Qu'est-ce que j'ai fait ? Ai-je quelque chose à me reprocher ? », nous nous retrouvons immédiatement face à 2 possibilités :
* Nous avons effectivement quelque chose à nous reprocher ; l'agression se voit alors en quelque sorte partiellement justifiée, validée par nous-même. De ce fait, nous n'engendrerons pas de colère excessive, même si nous décidons de maintenir une attitude de protection.
* Nous n'avons rien à nous reprocher, mais l'autre personne continue pourtant à nous agresser. C'est alors qu'il y a un quiproquo (« il a pris ma voiture pour la sienne, et croit que je veux lui voler »), ou bien cela signifie que c'est l'autre qui a un problème, ou qui est psychologiquement perturbé.
La question est alors : « puis-je en vouloir à l'autre d'avoir un problème ou d'être perturbé ? »
Nous pourrions alors être tenté de suivre Meng Zi, qui suggérait que l'on puisse comparer certains humains à des animaux aux moyens de compréhension & d'expression limités. « Quand un chien nous aboie dessus, disait-il, ce n'est pas la peine de lui en vouloir. Il suffit de rester prudent et de ne pas l'énerver davantage ».
Bref, « les chiens, et la caravane passe ».
Mais une telle réflexion manque singulièrement de compassion, pour les hommes comme pour les animaux, et ne fait en réalité que transformer la colère en mépris...
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