Une chance de pouvoir l’accompagner
J’ai accueilli ma mère chez moi, où elle vit désormais avec nous de façon permanente. Rien n’était prévu. Un jour, elle est arrivée avec une petite valise. À l’intérieur, il y avait une paire de chaussettes, des pantoufles sur lesquelles on pouvait lire « Meilleure grand-mère du monde » (un cadeau de mes enfants), une robe de chambre chaude, une chemise, et, pour une raison que j’ignore, une taie d’oreiller. Elle avait fait ses bagages.
Depuis trois semaines, elle vit avec nous, et je redécouvre une version d’elle que je n’avais jamais vraiment vue.
Elle ressemble à une petite fille plus âgée, comme si le temps l’avait doucement rattrapée.
Elle est si frêle, ses pas sont hésitants, et elle avance doucement dans le couloir, comme si elle devait surmonter des obstacles invisibles.
Elle sourit au chien, écoute des conversations imaginaires, et me partage chaque jour leurs “messages”.
Elle est discrète, timide, et dort beaucoup.
Je la vois prendre un petit morceau de chocolat que je laisse toujours dans sa chambre. Elle le savoure lentement, accompagnant chaque bouchée d’une tasse de thé qu’elle tient des deux mains, dont l’une tremble légèrement.
Elle vérifie souvent sa bague, de peur de la perdre. Cette petite bague est devenue son trésor.
Je réalise soudain à quel point elle a vieilli.
Elle s’est laissée aller, s’est détendue, et a cessé de faire semblant d’être cette adulte forte qu’elle a toujours été.
Elle m’a confié sa vie, jusque dans les moindres détails. Ce qui compte le plus pour elle désormais, c’est ma présence. Quand je rentre à la maison, je sens son soulagement, presque palpable. Alors, j’essaie de ne jamais m’absenter trop longtemps.
Je fais de la soupe tous les jours, comme je le faisais quand mes enfants étaient petits. Un bol de biscuits est toujours sur la table. Et chaque jour, je ressens cet amour immense pour cette femme qui a toujours été si indépendante.
Pendant trois ans, après la mort de mon père, elle a voulu vivre seule, à sa manière. Mais aujourd’hui, la vieillesse a changé beaucoup de choses.
À 88 ans, ma mère est devenue ma petite fille. Et tout ce que je veux, c’est rendre son chemin aussi doux et paisible que possible : avec de la chaleur, de l’amour, des biscuits, et des moments simples. Pour elle, rien d’autre n’a d’importance.
Je suis reconnaissante d’avoir cette chance de l’accompagner, de lui offrir une vieillesse heureuse, et de m’assurer que je n’aurai jamais de regrets.
Maman, merci d’être là, toujours. S’il te plaît, reste avec moi aussi longtemps que possible.
Source inconnue
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