Oser grandir.
Autrefois, et encore aujourd'hui, le passage de l'enfance à l'âge adulte faisait l'objet de rituels initiatiques à haute teneur symbolique. Le jeune, à travers des épreuves physiques & spirituelles, s'exposait pour la 1ère fois aux difficultés du monde adulte et prouvait ainsi son courage et sa capacité à survivre par lui-même. Ce passage faisait soudainement entrer de plain-pied l'enfant dans l'âge adulte, sans la phase transitoire de l'adolescence. Car dans ces sociétés, basées essentiellement sur la capacité à trouver sa nourriture dans un milieu sauvage et à nourrir et protéger son groupe, seule prévalait la logique de survie et d'apprentissage de la vie.
Dans nos sociétés modernes, qui nous exemptent, en principe, du besoin de lutter pour manger, le passage de l'enfance à l'âge adulte se déroule sur plusieurs années. La notion d'adolescence (du verbe latin « adolescere », grandir) apparaît petit à petit. Le jeune n'est plus un investissement qui doit, le plus tôt possible, apporter sa contribution au groupe, mais un être à qui on laisse désormais le temps de mûrir. Nos sociétés modernes étant plus complexes et plus protectrices, le temps de maturation s'en trouve naturellement rallongé.
Soumis à une véritable tempête hormonale, l'adolescent observe la transformation, rapide de son corps, un bouleversement de sa propre image qui l'invite à construire sa personnalité comme il l'entend, à affirmer ses propres valeurs.
Cet apprentissage de la liberté est sain & souhaitable. Aux parents de savoir lâcher juste ce qu'il faut de lest pour permettre au jeune de faire ses expériences, même si elles sont parfois maladroites. Malgré ce désir de plus en plus marqué d'indépendance, parfois exprimé par de la provocation, le jeune a encore besoin de sécurité, donc de sa famille. Tout l'art consiste donc, avec tout le doigté & la discrétion qu'il sied, à faire sentir à l'ado qu'il n'est pas abandonné en rase campagne, car il n'est pas encore prêt à voler de ses propres ailes, tout en lui ouvrant progressivement son champ de liberté sur ce qu'il est acceptable qu'il vive.
Pour aussi spectaculaire qu'il soit, ce passage n'est certainement pas le dernier dans le long chemin de la vie. Car l'âge adulte n'est pas une période figée, où plus aucune évolution n'est possible !
En fait, il n'y a pas d'âge pour grandir, non plus physiquement & sexuellement comme pour l'adolescence, mais grandir en âme.
* Grandir, c'est accepter de « mourir » à ses croyances anciennes, un peu
comme un reptile qui perd sa peau pour « renaître » de plus belle.
* Grandir, c'est donc accepter de se dépouiller, de se libérer de schémas de
pensée erronés qui nous enferment dans un univers sombres de
souffrances répétitives.
* Mais grandir, à l'instar de l'ado, c'est aussi aller vers l'inconnu, en quête
d'une nouvelle maturité.
* Grandir, c'est aller dans le sens de la vie. A contrario, refuser de grandir,
par peur du changement, c'est donc mourir dans sa vieille peau, comme un
reptile qui ne muerait plus… Quelle rigidité, quel ennui !
Observons les adolescents, ce sont les témoins inestimables de la vie en marche : abandonnons sans peur nos croyances anciennes et chérissons la liberté de penser par nous-mêmes, de vivre avec enthousiasme des moments forts & uniques, embrassons la vie comme elle vient, allégeons-nous du poids des conventions, cultivons la simplicité d'être, sans nous soucier du jugement des autres.
Nous avons beaucoup à apprendre de cet âge si court & si riche.
Merci les ados !
A découvrir aussi
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 500 autres membres