Accumulation de ressentiment.
Beaucoup de femmes (mais aussi d'hommes), ne savent pas exprimer clairement ni leurs besoins ni leurs sentiments.
Quand l'homme qu'elle aime le déçoit ou la frustre, Madame ne sait pas le lui dire. Elle trouve ridicule de lui en vouloir pour si peu…retient sa contrariété en se disant que « tous les hommes sont ainsi »… Pour contenir ses émotions, elle prend en charge ce qui pourrait lui incomber, est attentive à ses besoins…Elle accumule des timbres dans sa collection, pour le lui reprocher ensuite.
Tous les « non » que l'on ne sait pas dire s'accumulent en nous et créent une énorme poche de ressentiment.
Certains la retournent contre eux-mêmes, sombrent dans la dépression ou la maladie. Les « portes de sortie » de la colère vont du fameux « mal de tête » (« je ne peux pas sortir ce soir, ou je ne peux pas faire l'amour, puisque j'ai mal à la tête ») au mal de dos (qui dit ce qu'on ne veut pas dire : j'en ai plein le dos) en passant par nombre de rougeurs, d'inflammations & d'allergies).
D'autres finissent par adresser leur colère à autrui. Un rien suffit alors pour éclater en reproches. Tous les prétextes sont bons pour humilier l'autre, lui mettre des bâtons dans les roues.
Toute colère non exprimée déséquilibre la relation et forme l'accroche d'un jeu psychologique.
Le processus de la collection de timbres a un but caché : dire sans dire, ne pas prendre la responsabilité de ses émotions & besoins.
En effet, la véritable souffrance, blessure ou frustration sous- jacente ne parait pas. L'attaque portée sur une question superficielle protège paradoxalement la relation en ne la remettant pas en cause en profondeur. Là encore, pas question de résoudre le problème. Ce dernier n'est même pas évoqué.
Toutes les émotions retenues forment des complexes qui attirent des situations de répétition. Dictant nos réactions, les affects refoulés dans l'inconscient déterminent nos expériences et finalement nous mènent par le bout du nez.
Personne ne gagne en liberté à réprimer ses émotions.
Les émotions sont fortement contagieuses et d'autant plus qu'elles sont non dites. Nous vivons dans l'illusion d'être des personnes indépendantes les unes des autres. Mais nos inconscients sont liés, nous sommes interdépendants. Selon notre sensibilité individuelle, nous sommes plus ou moins réactifs aux émotions conjugales, familiales ou collectives, consciemment ou plus souvent inconsciemment.
Ne pas vivre sa route personnelle met l'organisme en situation de stress permanent. La rançon du déni est lourde : dépressions, cancers, maladies cardiovasculaires…Nos nœuds émotionnels forment des tensions dans le corps et font obstacle à une respiration à pleins poumons.
Pour vivre pleinement, respirons librement.
Le chemin vers la liberté est celui de la pleine conscience. Conscience de soi, de l'autre, de sa place parmi les autres, de l'interdépendance de tous les êtres & de toutes choses.
De tous les concepts évoqués, si vous n'en retenez qu'un, formons le voeu que ce soit le Non- jugement. C'est un des préceptes les plus importants de toutes les religions, mais il est si difficile à appliquer que nous l'oublions trop souvent.
Derrière un jugement, il y a une émotion, un besoin. Apprendre à identifier ses émotions, à formuler ses besoins, sont des moyens pour se libérer des jugements...
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