COULEURS-DE-LA-VIE

Petit résumé rapide d'un bout de chapitre de l'histoire

d'une étudiante en BEPA Horticulture légumières

et BTA Production semence à la fin des années 80 :

En BEPA Horticulture légumière, j'avais une professeur de "protection des végétaux" qui nous apprenait la protection des végétaux de deux manières.

La première manière officielle prévue au programme qui nous apprenait l'utilisation de tous ces produits phytosanitaires chimiques dédiés à la protection des végétaux par Monsanto tels nématicide, fongicide, herbicide ... etc.

La deuxième en cachette de manière pas officielle du tout ou elle nous alarmait sur les dangers de l'utilisation des produits phytosanitaires chimiques pour la terre et ceux qui la cultivent. Elle nous apprenait en cachette car cela était interdit au programme officiel et pour cela elle emmenait toute la classe loin dans les champs à l'abri des oreilles du directeur de l'établissement et de ses collègues professeurs.

Là elle nous apprenait les adventices et les techniques ancestrales pour protéger telle culture avec telle adventice ou tel végétal.

Elle avait espoir que nous serions de cette génération d'horticulteurs légumiers qui sauraient remettre au goût moderne les techniques ancestrales. Je répète que cela lui était interdit et qu'elle aurait pu perdre sa place et que c'est pour cela qu'elle nous emmenait loin des bâtiments de l'école dans les champs même en plein hiver pour n'être entendu par personne sauf par nous ses élèves.

Vous imaginez la position et la souffrance de ce professeur à la fin des années 80 qui savait déjà ce qui arrive aujourd'hui 35 ans après puisqu'elle l'avait déjà vu dans sa vie. Cette grande dame est décédée à présent alors je peux parler d'elle.

À l'époque à la fin des années 80, que ce soit en BEPA Horticulture légumière (sponsor direct Monsanto) ou en BTA Production semence (sponsor direct inra) selon les matières en tant qu'étudiante je savais déjà ce que je risquais de faire à ma terre, à ma santé et à ma société avec les produits chimiques, les intermédiaires et les syndicats agricoles tout puissants.

Après ces études je n'ai jamais monté mon exploitation que ce soit en production légumes ou production semences et pourtant l'INRA m'a relancée jusqu'en 2018 me proposant de devenir exploitant même dans le Bio et financé à cent pour cent.

Si INRA a arrêté de me contacter annuellement c'est parce-ce que je les ai légèrement rudoyés et leurs ai appris ma réorientation professionnelle définitive.

Ces combats il y a des générations d'élèves, de professeurs, de professionnels de terrains de toutes sortes, de chercheurs qui mènent ces combats depuis plus de trente ans et certains au bord d'un champ en chuchotant à leurs élèves ...