Le fameux coq affiché sur les maillots des équipes de France …
Quel est l’animal emblématique de l’Allemagne ? L’aigle, le roi des cieux.
L’animal des Anglais ? Le lion, le roi des animaux !
Et l’animal de la France ? Le coq, le roi de la basse-cour !
Ca fait moins chic que l’aigle ou le lion, mais rassurez-vous, le coq n’est pas vraiment l’emblème officiel de la France. Vous voulez savoir quel est l’emblème officiel de la France ? Eh bien, il n’y en a pas : la constitution française n’en prévoit aucun, à part le drapeau bleu blanc rouge. Ce qui pose problème lors des rencontres internationales sur le plan protocolaire. Quand les autres pays affichent fièrement leurs armoiries et animaux, les Français improvisent et utilisent les Initiales de la république, RF, Marianne, l’hexagone ou le coq !
A l’origine, le coq c’est juste un jeu de mots. À l’époque des Romains, la France s’appelle La Gaule, les habitants les Gaulois. Alors les Romains font tout simplement un calembour latin et associent Gallus, le Gaulois, avec Gallus, le coq.
Dès le Moyen-âge, les Allemands, les Anglais et les Italiens vont s‘emparer de ce coq réputé coléreux, fanfaron, bête, lubrique… et un peu ridicule pour y comparer l’ennemi français. Il faut réagir, c’est que vont faire les Valois, les rois de France : Charles V, Charles VII, Louis XI. Non, le coq n’est pas ridicule.
Alors fièrement, les Valois choisissent le coq comme symbole : ce coq-là n’est ni sot ni vaniteux mais victorieux et vigilant. Son chant réveille les hommes, il accueille le soleil et chasse les démons des ténèbres. C’est le symbole de la lumière, de la vie, de la résurrection, de l’espoir. Rien que ça. On comprend que même Louis XIV veuille bien le rajouter à son soleil fétiche.
Mais c’est sous la Révolution Française que le coq connaît sa véritable heure de gloire. Son origine campagnarde aidant, il devient très rapidement le symbole du peuple. En 1791, il prend place sur la pièce de six livres et accède, après la chute de la monarchie, au statut de figure emblématique de l’Etat. Il orne monnaies, sceaux, cachets, estampes et médailles. Hélas, Napoléon n’aime pas "la volaille", comme il dit. Il préfère l’aigle pour représenter l’empire. Si, pendant la restauration, le coq reste en disgrâce, il se relève comme le phénix après la révolution de 1830. Pendant la Première Guerre, il encourage les soldats français sur des affiches, devient le logo de la production de cinéma Pathé, et trône plus tard sur les monuments aux morts.
Le régime de Vichy essaye de "renvoyer le coq sur son fumier", mais il résiste et à chaque fois qu’on installe un coq sur le clocher d’une église, c’est perçu comme un acte de résistance symbolique. Mais l’usage du coq est sur le déclin. Excepté dans le monde du sport, on ne le voit plus beaucoup. Les temps ont changé, et il semble que le roi de la basse-cour soit un peu trop campagnard et trop catholique pour une France laïque et moderne.
Pourtant, d’après le célèbre comique français Coluche, le coq est indubitablement le symbole le plus approprié pour les Français. Pourquoi ? Parce que c’est le seul animal qui arrive à chanter les deux pieds dans la merde.
Texte : Hajo Kruse
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